Madeleine Deville
Marie Madeleine Deville, née à Nancy (ferme, 28 avenue de la Garenne)[1], le et morte dans la même ville le , est une artiste lorraine[2]. Elle réalise principalement des objets d'art décoratif en corne ou en cuir, de style Art nouveau. Elle est également aquarelliste.
Biographie
[modifier | modifier le code]Son père Laurent Deville est un propriétaire terrien et cultivateur, de même que son oncle Eugène Deville, décoré de la médaille militaire 1870-1871[3]. Sa mère, Zélie Chatton, décède le lendemain de la naissance de sa sœur Zélie en 1882[4],[5]. Issue de la bourgeoisie nancéienne, Madeleine reçoit, ainsi que sa sœur, une éducation poussée[6]. Elle se forme dans l'atelier d'Amy et Mina Pariset, situé au 15 rue du Pont-Mouja[7]. En 1903, elle prend part à sa première exposition lors du salon de la Société Lorraine des Amis des Arts[8]. Elle présente un paravent sculpté à quatre panneaux en cuir repoussé, aujourd'hui exposé au Musée de l'École de Nancy[9]. Elle prend part à plusieurs expositions de la SLAA entre 1903 et 1912, dont l'Exposition internationale de l'Est de la France de 1909[10].
En 1908, au salon de la Société Lorraine des Amis des Arts, elle expose à nouveau des objets d'art décoratif en corne sculptée. Certains de ces objets sont reproduits dans la revue Art et Industrie : revue mensuelle illustrée [1].
Sa participation à l'École de Nancy ne se limite pas aux salons lorrains. Elle participe également aux concours d'émulation organisés par l'École de Nancy. Elle participe ainsi au concours de broderie organisé pour le compte de la société de lingerie Heymann, où elle remporte une mention[11]. Elle remporte également un premier prix au quatrième concours de l'École pour l'illustration d'une boîte et d'une pochette à papier pour les Papeteries de Clairefontaine[12].
Catholique et de convictions démocrates, elle rejoint vers 1905 le mouvement politique Le Sillon[6]. Le Sillon est condamné par Pie X en 1910. Dans les années 1930, Madeleine Deville compte parmi ses amitiés politiques Philippe Serre, alors député puis conseiller général de Briey, et son secrétaire le nancéien Marcel Leroy (1904-1944), membre du Syndicat national des instituteurs, futur résistant fondateur du mouvement « Lorraine »[6],[13],[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Acte de naissance de Marie Madeleine Deville n° 761 », sur Archives municipales de Nancy
- « Archives municipales de Nancy, acte de naissance n°373, dressé le 4 juin 1880, vue 198/208 avec mention du décès en note marginale », sur Archives municipales de Nancy (consulté le )
- « Avis de décès Eugène Deville paru dans l'Est Républicain du 15/02/1931 », sur kiosque.limedia.fr,
- « Archives municipales de Nancy, acte de décès n°1036, dressé le 29 mai 1882, vue 64/155 » », sur Archives municipales de Nancy (consulté le )
- « Archives municipales de Nancy, acte de naissance n°844, dressé le 29 mai 1882, vue 56/154 »
- Florence Daniel-Wieser, Les Dames de Nancy : Destins de femmes au cœur de l'Art nouveau, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 173 p. (ISBN 2-7165-0375-3 et 978-2-7165-0375-4, OCLC 41892073), p. 134-137
- Lylian Etienne et Samuel Provost (dir.), Les femmes artistes à Nancy : 1888 - 1914 (Mémoire de Master 2 en histoire de l'art), Nancy, Université de Lorraine, (HAL hal-03363049, lire en ligne), p. 118
- Société Lorraine des amis des arts, Catalogue de la XLe exposition, [Nancy], Imprimerie Coopérative de l'Est, (lire en ligne), p. 158
- Lylian Etienne et Samuel Provost (dir.), Les femmes artistes à Nancy : 1888 - 1914 (Mémoire de Master 2 en histoire de l'art), Nancy, Université de Lorraine, (HAL hal-03363049, lire en ligne), p. 52
- « Base Salons », sur salons.musee-orsay.fr (consulté le )
- École de Nancy - Alliance provinciale des Industries d'art, Bulletin des sociétés artistiques de l'Est, (lire en ligne), « Résultat du Concours de Broderie », p. 76-77
- École de Nancy - Alliance provinciale des Industries d'art, Bulletin des sociétés artistiques de l'Est, (lire en ligne), « Résultat du Concours de Broderie », p. 97
- Femmes célèbres de Nancy, Nancy, Koidneuf, , 37 p. (ISBN 2-9515687-8-9), p. 22
- « Leroy Marcel », sur Le maitron (consulté le )